RL Automotive Double Tourbillon 45 mm
Guillaume Têtu: «Ralph Lauren revient au SIHH en 2018!»
Déjà une année qu’il a repris le flambeau allumé par Luc Perramond. Ce passionné se retrouve face à un monument vivant de l’élégance mondiale. Ralph Lauren en personne, à qui il propose ses lampes d’établi….
Par Joel Grandjean
Rédacteur en Chef
Peut-on rêver meilleure destinée? Après avoir cofondé la marque Hautlence, un anagramme du mot Neuchâtel, après en avoir été actionnaire durant 12 ans, Guillaume Têtu se retrouve COO de Ralph Lauren Watch and Jewelry Co, soit Directeur du développement de produits. Il se retrouve surtout face à une icône, une star. Dans les arcanes du SIHH 2017 à Genève, il promenait son regard de connaisseur sur les actualités de l’année tout en recevant discrètement quelques amis et aficionados de la marque.
Des lampes ou du café?
Incroyable, il partage désormais régulièrement des séances avec celui qui, après avoir vendu des cravates à Brooklyn, créé sa propre ligne de cravate, de polos et de tout ce qui participe aujourd’hui à sa notoriété internationale, règne sur une marque empire au chiffre d’affaires de 8 milliards de dollars environ. Une marque qui dispose d’une division montre, une vingtaine de personnes à Plan-Les-Ouates (dans les environs de Genève) noyée dans un building abritant 400 salariés dédiés à l’antenne européenne de la marque.
Le pape de l’élégance est abordable, agréable, sa légendaire gentillesse n’empêche ni les décisions rapides, tranchées, ni l’autorité naturelle de celui qui sait ce qu’il veut et ne tergiverse pas pour l’imposer. L’homme est entouré de ses deux conseillers historiques, son frère ainsi que l’un de ses collaborateurs de la première heure. Régulièrement, durant une séance qui peut durer jusqu’à deux heures, il leur adresse tour à tour des regards complices ou interrogatifs: scruter leur approbation, leur ressenti, tenter d’être conforté dans son impression première.
A ces géants qu’il n’aurait jamais imaginé côtoyer un jour, Guillaume Têtu impose la juste lumière, la vraie, la crue. En effet, armé de deux lampes d’établi portables, des objets qui pourraient être confondus avec des thermos de café, il détaille de manière posée, les collections et leurs évolutions. Passionné, il sait que ces lampes permettront aux décisions prises d’être totalement en phase avec les attentes du maître en matière de choix des couleurs et des teintes, et non pas trahies par les naturelles déformations issues des éclairages de bureau, fussent-il de la meilleure des architectures.
Une touche accessible d'Art déco
Outre la nouvelle du jour, à savoir le retour de Ralph Lauren au SIHH en 2018, Guillaume Têtu et son équipe ne sont pas venus les mains vides. Quatre piliers composent l’offre. La famille Stirrup - étrier en français - continue de se décliner autour de l’univers équestre.
Il y a ensuite la collection Art déco composée pour les hommes de 867 et pour les femmes de RL 888. Dans les deux cas, le numéro fait un clin d’œil à la domiciliation des boutiques sur Madison Avenue à New York où se trouvent tantôt la boutique homme, au 867, tantôt l’espace dédié aux femmes, au 888. Cette collection se voit ici rattrapée par une augmentation de taille de boîte, un passage des 32 et 38 mm fidèles au lancement de cette gamme, aux 42 mm de diamètre qui caractérisent un modèle unisexe ayant su en plus troquer son mode de locomotion à quartz pour un honnête calibre trois aiguilles proposé par le motoriste Sellita, le 300-1. Toujours, sur fond de cadrans en noir et blanc servis à l’envi sur bracelet cuir ou acier - l’or ayant été le leitmotiv des années précédentes - ces carrés concentriques assortis à ce mix entre les chiffres romains et arabes, fleurent bon les références Art déco. Ces nouveautés 2017 placent aussi pour la première fois les montres Ralph Lauren sur un territoire d’accessibilité moins élitiste.
L’art XXL du camouflage
C’est au travers de la collection RL 67 Safari - en référence à l’année de création de la marque - que Ralph Lauren exprime son allergie aux dates qui peinent à se laisser lire. Au cœur d’un diamètre de 50 mm, une taille assumée et sans complexe, trône un large guichet qui laisse apparaître la comptabilité décimale d’une grande date. Au calibre Sellita 300-1 s’est ajouté un module Val Fleurier dédié à la date. Le cadran se veut tapissé façon camouflage ou carrément foncé. Il est entouré par une carrure en acier PVD vieilli à la main afin qu’un effet de déjà porté s’en dégage. Après tout, Ralph Lauren, en marge de sa collection réputée de bolides anciens, n’est-il pas aussi un sacré collectionneur de garde-temps vintage?
L’Automotive s’ouvre aux tourbillons
L’autre nouveauté, la troisième, reste l’évolution vers l’univers des complications mères de la ligne Automotive née en 2012, dont Watchonista fut l’un des promoteurs les plus enthousiastes.
Caractérisée par sa lunette en bois garantie 15 ans, de la loupe d’amboine, ainsi que par un clin d’œil à un univers automobile peuplé de gentlemen drivers, cette ligne reçoit la visite, côté motorisation d’un tourbillon - le calibre s’autorise un remontage automatique via un micro rotor - et d’un double-tourbillon mu par l’énergie issue d’un remontage manuel. Pour ces deux chefs-d’œuvre qui propulsent la célèbre signature Ralph Lauren dans le cercle fermé des faiseurs de hautes complications horlogères, Guillaume Têtu a fait appel aux ‘moteurs’ développés et fabriqués par le Cercle des Horlogers à La Chaux-de-Fonds. Un motoriste peu connu qui permet d’ajouter à la désirabilité de ces pièces la même dose d’originalité que celle qui caractérisait le premier modèle de la ligne Automotive, un chronographe apparu en 2012, habité par un calibre Jaeger-LeCoultre. Une bien belle façon de rappeler que le grand créateur Ralph Lauren a ancré et continue de construire son aventure entrepreneuriale horlogère sur un partenariat avec le Groupe Richemont.
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